L'appel fait aux anciens n'est guère fructueux. Mais le noyau qui reste tient à assurer la participation de la fanfare aux diverses manifestations et à porter bien haut le nouveau drapeau dont la société vient de se doter, « un drapeau de couleur verte avec inscription et franges or », remis officiellement, le 18 mai 1963, jour de la vogue. Or, selon le Chef Julien Abiati, instituteur à Bellegarde, la société musicale de cette ville connait, elle aussi, des difficultés de recrutement. L'idée d'une union des deux sociétés est dans l'air. M. Chanel, maire et président de !'Harmonie de Bellegarde, est invité à rencontrer M. Maurice Serafini, président de l’Arène, M. Abiati, chef de la fanfare, et plusieurs administrateurs de la société viriolane dont MM. Case, Boutte et Mure.
« Tous sont d'accord, dit le compte rendu de la réunion, pour resserrer les liens d'amitié des deux sociétés, à contribuer à avoir, dans l'année, le même programme. Grace a cette aide réciproque, les deux sociétés survivent et sont capables de produire des concerts de qualité. »
« L’aide réciproque », voilà le remède de survie. Désormais, pour chacune de ses prestations musicales, 1'Arene reçoit un renfort de l'Harmonie de Bellegarde, quitte à lui rendre le même service à l'occasion. Elle retrouve une certaine unité, une puissance et peut continuer à se produire. Bientôt l'Harmonie de Belley, elle aussi fragilisée, entre dans l'union qui prend le nom de « Harmonie du Bugey ».
Cette existence a trois implique quelques obligations. Des lors, les trois fanfares doivent répéter, chacune de son côté, le même programme musical et se réunir pour donner trois concerts par an, un a Virieu, un à Bellegarde et un à Belley.
Elles s'engagent aussi à célébrer Ste Cécile ensemble et dans chaque localité à tour de rôle. Mais, les années passant, ces exigences s’effilochent, sont moins respectées, essentiellement avec Belley. La collaboration avec Bellegarde se maintient sous une forme plus souple.
Voici quelques faits pour illustrer cette coopération.
Le concert du retour de vogue de 1963 réunit, a Virieu et pour la première fois, des musiciens de Bellegarde à ceux de l’Arène et présente un programme riche et varié ; on peut alors apprécier l'interprétation parfaite de quelques morceaux : une sélection de Mam'zelle Nitouche, Les Cadets, Cavalerie légère, Le Songe au désert, et pour finir, Bruxelles en fête.
A leur tour, les musiciens de Virieu vont renforcer l'Harmonie de Bellegarde. Des billets collectifs achetés à la gare et à destination de Bellegarde, témoignent de leurs déplacements, notamment en mars et juin 1966 et 1968. En 1963 et en 1966, le banquet de Ste Cécile se fait à Belley.
Elle honore ses plus fidèles musiciens à la faveur d'un concert public ou d'un banquet. Ainsi, en 1962, le concert de printemps, donne devant la poste, a l'occasion de la fête de Paques, s'interrompt au milieu de son programme et, devant une assistance nombreuse, le président Serafini remet une médaille à 5 musiciens comptant plus de 25 ans de présence : MM. Louis Giraudo, Maurice Genet, André Merini, Joseph Capelli et Joseph Fournier auxquels on associe César Genet, doyen des cultivateurs viriolans, fait chevalier du mérite agricole.
Puis, le jour du banquet de la Ste Cécile de 1970 qui réunit, dans le village, les sociétés musicales de Belley, Bellegarde et Virieu, le sous-préfet Rouffiac épingle la médaille d'honneur de la Fédération musicale du Sud Est au revers de la veste de Jean Case, de Rene Serafini et d'André Lamaison, tous les trois ayant 24 ans de présence à la fanfare, puis c'est au tour de Jean Billon pour ses 12 ans de présence et de Roger Case pour ses 9 ans de présence